Triathlon et intersaison : se concentrer sur la technique de natation
Mauro Lanzoni, ENDU Channel

Alors que la saison des maîtres nageurs commence en septembre et se termine en juin/juillet avec les championnats italiens d'été, la saison du triathlon dure jusqu'en septembre/octobre, avec les dernières courses. Quoi qu'il en soit, quelle que soit la discipline pratiquée, nous avons une certitude solide : il est conseillé de faire une pause. 

Pendant cette pause, également appelée intersaison, il serait bon de pratiquer des activités physiques d'un autre type que d'habitude : en effet, cela permet de "mettre l'esprit en pause" et de lui donner l'occasion de se ressourcer en vue de la saison suivante. Il faut cependant ajouter que chaque retour à l'eau après une pause apporte une dose d'inconfort, notamment en termes de sensations, mais cet inconfort peut être transformé en opportunité.

  • aspects techniques et application de la force
  • la "pagaie
  • les fondamentaux
  • la respiration

 

Aspects techniques et application de la force

Dans ces phases, en effet, l'esprit est plus disposé à traiter les concepts et les perceptions déjà expérimentés, même ceux qui étaient complexes à manier, mais avec de nouvelles données et une plus grande lucidité. La sensibilité vacille, la respiration ne résiste plus à des entraînements qui, un mois auparavant, pouvaient être abordés sans trop d'effort, et tout devient plus difficile, mais cette situation représente un excellent environnement pour développer et perfectionner les aspects techniques et l'application de la force, qui peut devenir ce rouage supplémentaire qui fait évoluer la natation en tant que telle. La technique est en fait un aspect mental : il n'est pas nécessaire d'avoir un niveau d'entraînement physique optimal pour l'aborder. 

L'aviron


Les séances (ou une partie d'entre elles) peuvent être consacrées au développement de la sensibilité par le biais de ce que l'on appelle "l'aviron", puis à l'application de son efficacité à l'ensemble de la natation. L'amélioration de la sensibilité développe une plus grande capacité à exercer une force et cela s'applique à toutes les catégories de nageurs. La pagaie désigne un mouvement des mains qui vise à exercer une pression sur l'eau afin que cette pression fasse bouger le corps dans la direction souhaitée. Ce mouvement est parfois décrit comme un "dessin à l'infini (∞)" avec les deux mains. L'image est peut-être un peu trompeuse, mais elle n'est pas tout à fait fausse (*). 

Passons à la pratique et examinons quelques exercices d'aviron. Par souci de simplicité, nous ne considérerons que 3 positions pour les exécuter, en travaillant les 3 phases subaquatiques de la nage libre (tenir, tirer, pousser) : 

18×25 (15 m d'aviron + 10 m de nage libre dans le but d'appliquer une force dans la phase développée par l'aviron). Pause suffisante entre chaque 25. Ces 18×25 peuvent être divisés en 3 blocs de 6×25, eux-mêmes divisés en 3 blocs de 2×25 (2×25 axés sur la phase d'appui, 2 sur la phase de traction, 2 sur la phase de poussée).
Ces exercices peuvent être réalisés avec le pull-up et le tuba, afin de concentrer l'attention et la propulsion sur le mouvement des mains.
8×50 avec une pause large composée de 25 m de pagaie dans la première phase de course (en appliquant la pression maximale possible dans le but de rechercher l'efficacité maximale du geste technique) et 25 de nage libre en progression interne maximale (dans le but de ne pas perdre l'efficacité dans la phase d'appui).


Les fondamentaux

Pour les maîtres nageurs, mais aussi pour les triathlètes qui suivent des cours de maîtres nageurs, il peut être important de consacrer du temps au développement et au perfectionnement des fondamentaux (départ, virage, plongeon), qui sont souvent négligés au cours de l'année pour laisser plus de place aux entraînements qui mettent l'accent sur le volume.

Quelques exemples :

  • 8×50 avec départ du bloc et pause très large. Les impairs : 15 m de plongeon à l'intensité maximale (finir libre sur 50) ; les pairs : 15 m maximum entre le plongeon et la natation (finir libre sur 50). A chaque départ, se fixer comme objectif d'entrer dans l'eau le plus loin possible du bloc.
  • 8×50 comprenant 15 m faciles, 20 m maximum avec virage fort, 15 m faciles. A chaque tour, maintenir constant le nombre de brasses (dauphin) ou le passage sous l'eau (brasse), dans le but de sortir de l'eau au-delà du point de la répétition précédente, tout en conservant la même efficacité.
  • 8×25 avec pause large : développement de la posture et de l'efficacité du plongeon. Réaliser 2 dans chaque plan de déplacement (2 en position couchée, 2 sur le côté droit, 2 sur le côté gauche et 2 en position couchée), en maintenant constants le nombre de jambes et le point de sortie, quel que soit le plan de déplacement.

La respiration


Pour les nageurs en eau libre ou les triathlètes, il peut être utile de travailler les aspects respiratoires (du contrôle à l'application) et la technique la plus efficace à appliquer à la natation en fonction des capacités et des objectifs, sans chercher immédiatement la distance et les kilomètres.

* Voici, en détail, le mouvement de la phase de pagaie sur l'appui :  

commencer avec les bras tendus, les mains sous la surface de l'eau (entre 20 et 40 cm). Pendant tout le mouvement d'aviron, les mains sont naturellement ouvertes (doigts ni trop étroits ni trop larges), les coudes sont légèrement fléchis (pas rigides, mais pas pliés non plus, pour éviter de transformer l'aviron en brasse).
Commencez la pression à partir des pouces, en tournant légèrement les poignets de façon à ce que les paumes fassent face aux bords de la piscine, formant un angle d'environ 45°. Tout en exerçant cette pression, les mains s'écartent d'environ 40 à 50 cm ;

Ensuite, déplacez la pression des pouces vers les petits doigts, en maintenant le même angle des poignets à 45°, mais avec une rotation en sens inverse, c'est-à-dire les paumes tournées vers l'intérieur, en se "regardant" l'une l'autre. Exercer une pression sur les petits doigts, tout en rapprochant les mains de 40 à 50 cm.

L'ensemble du mouvement doit être exécuté en un seul geste, sans interruption et en appliquant la plus grande force possible. Les jambes se déplacent naturellement, avec quelques mouvements de stabilisation. Si nous utilisons le tuba, nous n'aurons pas le problème de la respiration et nous pourrons nous concentrer sur le mouvement des mains.

Mauro Lanzoni, ENDU Channel. 

Credits: @Jacob Lund

Triathlon e off season: focus sulla tecnica di nuoto - ENDUchannel

 

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